Le palais Ak-Saray

Situé dans le nord de la ville de Shahrisabz, le lieu de naissance du grand conquérant « Tamerlan », le palais Ak-Saray est un monument incontournable de cette ville historique. Construit sous la supervision de l’empereur en personne, ce monument était le plus grand et le plus beau palais jamais construit dans tout l’empire. Et bien qu’il ne reste plus aujourd’hui que les fondations de la porte d’entrée, la dimension et la beauté de ces dernières lui ont valu d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondiale de l’UNESCO. Si vous êtes à la recherche d’un site authentique (non encore restauré) datant de l’époque de Tamerlan, le palais Ak-Saray est tout indiqué pour vous.

Un peu d’histoire

L’Ak-Saray est un palais situé au nord de la cité historique de Shahrisabz. Littéralement, son nom signifie le palais blanc (Ak : blanc et Saray : palais). Toutefois, cette appellation n’a rien à voir avec la couleur de l’édifice dont les murs furent couverts de faïence de teinte azur et bleu foncé. Le mot blanc fait surtout référence à la noblesse, car il s’agit de l’unique palais conçu par et pour Tamerlan. En effet, après avoir construit de nombreux palais et citadelles dans la capitale de son empire, Samarkand, le grand conquérant a voulu orner sa ville natale de la plus belle et le plus grand palais jamais vu à travers tout son empire. D’ailleurs, la réalisation de monument a été encadrée par l’empereur en personne. La construction de ce palais monumental a duré près d’un quart de siècle (entre 1380 et 1404). Pour la réalisation de ce chef-d'œuvre, Tamerlan a fait venir des artisans issus de différentes nations, notamment de l’Iran, l’Ouzbékistan, etc., et près de 50 000 esclaves. Le résultat a été époustouflant. Non seulement, c’était le plus grand palais jamais construit (rien que la cour intérieure disposait de 250 m de long et 120 m de large), mais sa beauté était sans égale. À ce propos, l’ambassadeur de Castille Ruy González de Clavijo, lors de son passage à Shahrisabz en été 1404 fut tellement frappé par la splendeur de l’édifice qu’il l’a décrit dans son journal en ces termes : «Ce palais possède une longue entrée avec un très haut portail. Aussitôt passé celui-ci, on voit, à droite, mais aussi à gauche, des arcades en briques, ornées de carreaux de faïence, placés en formant les dessins. Ces arcades abritent de petites chambres dépourvues de porte, dont le sol est recouvert aussi de carreaux de faïence. Elles sont destinées à recevoir les gens, qui peuvent s’y asseoir, lorsque Timour Beg est présent. En face, une autre porte, par laquelle on passe dans une vaste cour aux dalles blanches, entourée d’arcades richement décorées, possédant au milieu un grand bassin rempli d’eau. Cette cour a une largeur de 300 pieds et mène au plus vaste endroit du palais avec une grande et haute porte artistiquement et finement ornée d’or et d’azur. Elle est couronnée d’image du lion au fond du soleil levant, on trouve les mêmes images à gauche et à droite. Ce sont les armoiries du seigneur de Samarkand… »

Découverte du palais

Aujourd’hui, il ne reste plus grand-chose du palais mis à part les fondations de son immense porte de 71 mètres, qui ne mesure plus que 44 mètres.
Toutefois, sa visite en vaut largement le détour. Sur certaines façades, il est encore possible d’admirer des mosaïques originales. Avant, il était possible de monter au sommet des tours via un escalier en spirale pour profiter de la vue splendide sur la ville et les sommets enneigés au sud. Malheureusement, à cause des réparations en cours, il n'est plus possible d’effectuer cette ascension. Malgré le fait qu’il ne reste plus que deux pylônes de ce que fut jadis le palais Ak-Saray, la dimension, non seulement physique, mais aussi et surtout historique de ce site lui a valu d’être inclus dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. En effet, on se rendant sur ce lieu, on peut facilement imaginer à quoi ressemblait le palais dans son ensemble juste à la vue de ces énormes piliers.